Analyse thématique : Promouvoir l’emploi des jeunes!

Le marché congolais du travail est fortement déséquilibré. La demande s’accroît rapidement en raison de la pression démographique alors que l’offre connait depuis 1990 une importante régression par suite des pillages, des guerres et des autres chocs ayant secoué l’économie. Cette situation a favorisé l’émergence du secteur informel. Environ 80 % de la population active se trouve en-dehors du marché du travail et le taux de chômage est de 73 %. Les jeunes accèdent très difficilement à un emploi. En raison du nombre limité de postes proposés, de l’inadéquation entre la formation et les aptitudes recherchées par les employeurs, du rythme lent de départ en retraite des fonctionnaires plus de 70 % d’entre eux sont au chômage. Les plus touchés sont les 15 24 ans vivant en milieu urbain. Du fait de la fuite des cerveaux et de la crise dans le secteur éducatif, la demande en expertise des ressources humaines demeure élevée dans le pays. Mais les diplômes étrangers sont plus appréciés que les diplômes nationaux et ouvrent un accès plus facile au marché du travail, surtout pour les postes de responsabilité. Le réseau relationnel a une grande influence dans l’obtention d’un emploi en RDC. Cependant, sur 9 000 jeunes sortant des universités congolaises chaque année, moins de 100 accèdent à un emploi. Il arrive fréquemment que de jeunes diplômés deviennent vendeurs, « cambistes », receveurs, tenanciers d'une cabine téléphonique, gardiens, faute de possibilités d’embauche. Le manque de travail et l'absence de structures d'encadrement efficaces poussent aussi de nombreux jeunes vers la délinquance. A Kinshasa, le banditisme se développe depuis 2008 à un rythme inquiétant (le « phénomène Kuluna » de grand banditisme). À l'est du pays, des jeunes désœuvrés sont utilisés par les groupes rebelles. Faute de véritable politique de l’emploi en faveur des jeunes des programmes sont lancés par divers acteurs concernés par le problème, mais sans coordination. Ce qui rend difficile l’appréciation de leur influence sur la création d’emplois. Avec l’appui de partenaires au développement, un programme pilote de recrutement des jeunes universitaires a été lancé. Les 54 premiers recrutés en 2011 ont été placés dans les agences gouvernementales d’exécution des projets et programmes financés par les bailleurs de fonds. Le nombre total de jeunes à recruter devra atteindre 500 à fin 2012. Le Bureau international du travail (BIT) a conçu un programme visant à créer 100 000 possibilités d’embauche d’ici 2012 dans les milieux ruraux et périurbains à travers l’entreprenariat coopératif. Le programme de consolidation de la paix (PCP) que le gouvernement entend exécuter à partir de 2012, avec l’appui de la Monusco, comporte un volet emploi des jeunes en milieu rural en cohérence avec les recommandations et les objectifs du DSCRP 2. Pour relever ces défis, le gouvernement devrait mener des politiques sectorielles et macroéconomiques favorisant une haute intensité de main-d’œuvre. Il devrait aussi encourager l’auto-entreprise par la formation, un accès accru au crédit, l’intégration des Congolais expatriés, et l’utilisation de leurs compétences et de leurs ressources, réformer le système éducatif et assainir le climat des affaires en vue d’élargir le champ du secteur privé et de permettre l’émergence d’une classe moyenne susceptible de donner une impulsion à l’économie. Selon la Banque mondiale, la RDC devrait créer de 2 à 4 millions d’emplois chaque année pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail et réduire la pauvreté. C’est sur la base d’un engagement fort en faveur de l’emploi des jeunes que la RDC sera en mesure de répondre à l’appel international lancé en 2003 pour élaborer et appliquer des stratégies donnant aux jeunes une chance réelle de trouver un travail décent. Dans ce contexte, le secrétariat général des Nations Unies a créé le Réseau pour l’emploi des jeunes (Youth employment Network) visant à favoriser la réalisation des OMD. La mise en place de ce réseau n’est pas encore effective en RDC malgré les recommandations des ONG. Toutefois, dans son DSCRP 2 couvrant la période 2012 16, le gouvernement affirme vouloir atteindre l’objectif très ambitieux de 900 000 nouveaux emplois par an pour les jeunes. Source : Rapport 2012, Perspectives Economiques Africaine.

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