« L’avenir de la RDC représente l’avenir de l’Afrique » ou La RDC, future locomotive du continent ?

WASHINGTON, 9 juin 2014 - La République démocratique du Congo (RDC) a tous les atouts pour devenir l’un des pays les plus riches d’Afrique ainsi qu’un puissant moteur de croissance, selon Eustache Ouayoro, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC et la République du Congo.
Dans un récent entretien, ce dernier a exprimé son optimisme quant aux perspectives du plus grand des deux Congo, en déclarant que « l’avenir de la RDC représente l’avenir de l’Afrique. »
D’une superficie égale à celle de l’Europe de l’Ouest, la RDC est l’une des économies les plus dynamiques du continent africain, avec un taux de croissance qui a atteint 8,5 % en 2013, contre 2,8 % seulement quatre ans auparavant. L’inflation, qui affichait un taux vertigineux de 53 % en 2009, est tombée à 1 % en 2013.
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Sans électricité, ce pays ne gagnera jamais le statut de marché émergent Close Quotes
Eustache Ouayoro
Directeur des opérations de la Banque mondiale pour la RDC et la République du Congo 

« Cet essor économique est à l’œuvre depuis quelques années. Il n’est pas le fruit du hasard ou de la chance mais est lié à l’adoption de politiques macroéconomiques saines et vigoureuses par le gouvernement congolais », souligne M. Ouayoro.
 De nombreux défis  à relever

Pourtant, alors que l’économie de la RDC croît à un rythme impressionnant, le taux de pauvreté reste très élevé même s’il est passé de 71 % en 2005 à 63 % en 2012. Le pays se situe à l’avant-dernier rang du classement de l’indice de développement humain (186e sur 187 pays) et son revenu par habitant, qui s’élevait à 220 dollars en 2012, figure parmi les plus bas du monde.
« Ces défis, nous ne les ignorons pas. Nous en sommes pleinement conscients, mais c’est précisément en raison de leur ampleur que nous nous investissons pleinement pour aider la RDC et que nous mobilisons tous les leviers de notre action, sur le plan financier, technique et des savoirs, pour changer cette  la situation », explique M. Ouayoro.
Parmi ces défis, figure notamment le problème de la production et de la distribution d’énergie : seuls 9 % des habitants de la RDC ont l’électricité, un chiffre bien en deçà de la moyenne du continent (31 %). Selon M. Ouayoro, le Groupe de la Banque mondiale a récemment pris « l’un de ses engagements les plus audacieux » en décidant d’accorder un don de 73,1 millions de dollars pour une opération d’assistance technique portant sur le développement du projet hydroélectrique Inga 3 Basse Chute.
M. Ouayoro, qui a grandi en Côte d’Ivoire, confie avoir pris conscience du potentiel hydroélectrique du fleuve Congo dès l’école primaire, tout en faisant part de sa fierté d’avoir porté ce projet, le type de projet « qui ne se présente qu’une fois dans la vie ».
« Sans électricité, ce pays ne gagnera jamais le statut de marché émergent », explique M. Ouayoro. La RDC possède le troisième plus grand potentiel hydroélectrique du monde, après la Chine et la Russie, et pourtant moins de 10 % des Congolais ont accès à l’électricité. « Il faut mettre fin à ce paradoxe. Et, au-delà de cela, nous voulons promouvoir un modèle de développement hydroélectrique responsable, qui soit en mesure d’améliorer les conditions de vie de la population, de créer des emplois et d’encourager le partage régional de l’énergie, clé d’une croissance multisectorielle dans la sous-région. ».
Il est également important, ajoute-t-il, de « créer un environnement propice aux entreprises du secteur privé, d’offrir les infrastructures qui conviennent et de mettre en place les compétences qui contribueront à favoriser l’essor d’un potentiel encore inexploité».  

Des  résultats  encourageants

Le Groupe de la Banque mondiale s’emploie également activement à régler les problèmes de gouvernance et à promouvoir des réformes pour remédier aux insuffisances du secteur public et de l’administration. Il contribue aussi à combler les déficits dans le secteur des infrastructures par le biais de programmes de grande envergure dans les secteurs routier et ferroviaire.
Avec des résultats déjà au rendez-vous : grâce aux programmes financés par le Groupe de la Banque mondiale, le taux de vaccination des enfants est passé de 54 % en 2007 à 83 % en 2011, près de 4 000 salles de classe ont été construites et 18 millions de manuels scolaires distribués.
 Il y a un an, le président du Groupe de la Banque mondiale Jim Yong Kim, en visite dans la région des Grands Lacs avec Ban Ki-moon, le Secrétaire  général  des Nations Unies, a annoncé un plan d’aide financière d’un milliard de dollars. Comme le rappelle M. Ouayoro, un milliard de dollars représente certes  « beaucoup d’argent », mais les « besoins sont immenses » : « Nous devons établir des priorités et rester concentrés sur nos objectifs. » Alors que l’Est de la RDC se trouve à l’aube d’une nouvelle ère de paix, M. Ouayoro affirme la volonté de la Banque mondiale « de s’engager pleinement dans la reconstruction de la partie orientale du pays. »
Plusieurs projets sont en préparation, en collaboration avec les partenaires de développement de la RDC. Un projet régional entend notamment lutter contre les violences sexuelles et sexistes au Burundi, en RDC et au Rwanda. Un financement est également attendu pour le projet hydroélectrique de Ruzizi de même que sont prévues des initiatives pour stimuler la production agricole, améliorer les transports et tirer parti des perspectives qu’ouvre le secteur des TIC tout en favorisant le commerce entre la RDC et ses voisins immédiats (République du Congo, Burundi, Rwanda, Tanzanie et Zambie).
« Tous ces changements sont possibles grâce à  l’implication du peuple congolais et de ses  gouvernants », conclut Eustache Ouayoro. « En définitive,  la Banque  mondiale est là pour les aider à construire un avenir plus radieux pour les générations actuelles et futures. »
      

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