RDC : Transco a besoin d’une subvention financière


La société est confrontée aux difficultés de maintenance et d’amortissement du parc automobile. En plus de l’actuelle subvention en carburant, l’intervention de l’Etat serait salutaire pour éloigner le spectre de la faillite qui hante Transco et lui permettre de remplir sa mission éminemment sociale.
Dans une note technique, Dominique Maussion, alors directeur général de la Société de transport au Congo (Transco) avait tiré la sonnette d’alarme sur le risque de faillite de cette entreprise. Pour des raisons de manque des pièces de rechange et de pneus, 16 bus des 350 mis en exploitation étaient déjà immobilisés en octobre 2014.
Comme si cela ne suffisait pas, les recettes mensuelles ont pris la courbe descendante à partir de cette période, apprend-t-on des nos sources. Et pourtant, une année plus tôt au lancement de la société, en juin 2013, ces recettes atteignaient mensuellement 540.000 dollars pour les 60 bus mis en circulation, à raison d’un versement journaliser de près de 300 dollars par bus.
Effet boule de neige
La chute de la courbe des recettes se serait accentuée notamment par le saccage, en janvier 2015, de 63 bus de Transco. Dommage collatéral des manifestations populaires contre la révision annoncée de la loi électorale ayant fait de nombreuses victimes. Ajouter à cela une autre dizaine en panne entre octobre et décembre 2014. C’est sans oublier l’émergence de la concurrence sur les lignes principales alors que la société New Transkin et les propriétaires des bus « Esprit de vie » auraient dû, pour leur part, exploiter les lignes secondaires.
A en croire notre source, l’effet boule de neige va continuer au fil des mois. Car, en septembre 2014 par exemple, près de 90 % des recettes mensuelles ont été affectés au paiement des salaires. Les 10% restant sont trop insignifiant pour financer la maintenance et l’amortissement. Si l’on considère qu’avec son charroi automobile de 235 à 240 actuellement en circulation, la Transco réalise en moyenne des recettes journalières est de l’ordre de 45.000 à 50.000 dollars.
Par conséquent, sur les recettes mensuelles estimées à 1,5 million de dollars, à peine 150 mille dollars couvent la maintenance de l’ensemble des bus en exploitation. Un arrêt de mort programmé !
Intervention de l’état attendue
Tant il est important de rationnaliser la structure des charges de l’entreprise et de mettre en place des stratégies pour améliorer la productivité de la compagnie ; tant il est judicieux que le gouvernement, en plus de la subvention mensuelle en carburant, accorde une marge de subvention financière pour couvrir les charges de la maintenance du parc automobile.
Ceci permettra à l’entreprise de jouer correctement son rôle social à Kinshasa. Le contraire ferait en sorte que la Transco recourt à l’une des options envisageables : soit affecter une partie de la rémunération du personnel dans la maintenance des bus, soit augmenter, du simple au double, le prix de la course afin de chasser le démon de la faillite qui la hante.
Choisir l’une ou l’autre option, pense un analyste, consacrerait l’échec du gouvernement qui, en investissant dans ce domaine, savait préalablement que c’est une affaire non rentable au regard de la nature de service et des tarifs appliqués. Il lui revient donc, d’obligation, d’assumer ses responsabilités pour éviter le pire la Transco qui facilite chaque jour le déplacement à des milliers des kinois. Dans un contexte de misère accentuée, la paix sociale a un prix !
Zoom-Eco

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