L’agriculture intelligente face au climat : Un concept qui fait débat !


Village Agricole de Kimbinga, à 40 km de la ville de Kikwit en RDC
Village Agricole de Kimbinga, à 40 km de la ville de Kikwit en RDC
La France va accueillir et présider la vingt-et-unième Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015 (COP21), aussi appelée « Paris 2015 ».
Il a été urgent pour moi de consacrer un travail scientifique à l’heure où les dirigeants du monde parlent du climat. Voici un extrait de mon Travail de Fin d’Etudes présenté et défendu le 25 juillet 2015, pour l’obtention de titre de Licencié en Sciences et Techniques de Développement, orientation : Gestion et Administration des Projets[1].
 
L’accentuation des menaces climatiques, l’accroissement exagéré de la population et l’augmentation des besoins des populations deviennent une menace pour la sécurité alimentaire de l’homme ainsi que pour la santé et le bien-être de la société[2]

Il est nécessaire à ce jour d’identifier les options possibles en vue de réduire de manière significative la nuisance des modes de production et de consommation peu propices et non-viables des ressources, tout en créant les conditions de maintenance qualitative et quantitative des capacités de production nécessaires pour assurer les besoins vitaux des populations. Les systèmes de production semblent de moins en moins s’adapter aux effets des changements climatiques et leurs récoltes sont affectées tous les ans par des aléas en tout genre. 

Pour contourner ces menaces, plusieurs dispositifs politiques et approches méthodologiques sont préconisés dans le but de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des producteurs pauvres et de leurs conditions d’exploitation, parmi lesquelles l’ « agriculture intelligente face au climat »[3] (AIC, en sigle) ou « Climate Smart Agriculture » (CSA en sigle). 

Ce nouveau concept né en 2010, est encore jeune et la documentation scientifique n’y est pas encore abondante. Il est promu par la FAO et la Banque Mondiale depuis 2010. Quand bien même, il est peu défini, la communauté scientifique s’est alors accaparée de ce concept qui fait largement l’objet de débat au niveau international. Ce nouveau concept, est devenu incontournable dans le milieu scientifique, politique et des partenaires techniques. 

Il est admis depuis quelques décennies que les effets des changements climatiques risquent de compromettre et d’enfreindre les efforts fournis jusque là pour atteindre la sécurité alimentaire mondiale, nationale et locale, malgré les connaissances scientifiques en la matière et les prévisions en cours.
S’il est reconnu mondialement par la FAO, mobilise la Banque Mondiale, engage des pays comme la France ; l’agriculture intelligente face au climat (acronyme CSA en anglais, pour Climate-Smart agriculture), est définie par la FAO comme « une agriculture qui augmente durablement la production et la résilience (adaptation), réduit ou élimine les gaz à effet de serre (atténuation), améliore la sécurité alimentaire nationale et contribue à la réalisation des objectifs de développement»[4]

Azam et al, (2015)[5] font savoir qu’en mars 2014, les promoteurs de l’agriculture climato-intelligente ont noté qu’elle n’est pas une technique, mais une démarche intégrée pour concevoir une agriculture prenant en compte les paramètres du climat et qui vise à assurer la sécurité alimentaire en contexte de changement climatique, tout en atténuant celui-ci et en contribuant à la réalisation d’autres objectifs de développement. 

L’agriculture intelligente face au climat est une approche conçue pour développer les conditions techniques, politiques et d’investissement nécessaires pour atteindre une agriculture durable répondant aux enjeux de la sécurité alimentaire dans un contexte de changement climatique.Déjà, le terme d’agriculture intelligente face au climat est rapidement adopté par la communauté internationale, les entités nationales et les institutions locales. 

Pour sa mise en place, la FAO a eu la primauté d’être la seule à pouvoir le définir, comme étant « une agriculture qui augmente durablement la production et la résilience (adaptation), réduit ou élimine les gaz à effet de serre (atténuation), améliore la sécurité alimentaire nationale et contribue à la réalisation des objectifs de développement». Ce sont là les trois piliers de l’AIC. 

La première étape a été de faciliter la compréhension de ce concept en mettant en place « un guide de référence », un document de 570 pages en anglais, composé de sept modules pour sa mise en place et sa vulgarisation auprès des pays, des communautés des praticiens et des scientifiques. Le guide de référence a été élaboré pour démontrer le potentiel de l’agriculture intelligente face au climat et ses limites. Il est destiné principalement aux décideurs politiques et du secteur agricole. 

La deuxième étape était c’est de constituer une Alliance mondiale depuis septembre 2014. L’Alliance Internationale climato-intelligente regroupe en son sein 75 membres (18 gouvernements et 57 organisations régionales et internationales dont les agriculteurs, les scientifiques, les entreprises et les représentants de la société civile). 

Le but de cette alliance mondiale sur l’AIC, est de modifier l’environnement juridique et institutionnel et les politiques publiques en matière agricole, aussi bien au niveau international que régional et local.

[1] Mes coordonnées : Aimé Kazika, email : kamosi2000@yahoo.fr Tél. +243 81 069 57 68
[2] http://www.dailymotion.com/video: comprendre-le-réchauffement-climatique-en-4-minutes news, 2015.
[3] KAZIKA, K.A, «L’agriculture intelligente face au climat : concept, limites d’application et promotion en République Démocratique du Congo », TFE, inédit, IFAD, Kinshasa, RDC, juillet 2015, pp.7-75.
[5] Azam G., Comes M., Guichard S., Riffaud J., La « climate smart agriculture » une agriculture livrée à la finance carbone et aux multinationales, dans Attac & Confédération Paysannes, mars, 2015, pp.1-6

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