Quand le budget national ne satisfait pas les attentes de la population, la pauvreté et la faim sont utilisées comme arme et de mode gestion du pays !
Le
lundi 13 octobre dernier, le palais du
peuple siège de la chambre haute et basse du parlement en RDC était en
émoi ! La raison était simple. Le premier ministre présentait et défendait
le budget 2015, lors de la session parlementaire consacrée au budget. Ce budget
qui traduit de manière chiffrée, les préoccupations des millions de congolais
vise un objectif économique de 8,5 % de croissance et une croissance à deux
chiffres pour l’année 2015 (10,7 %). Hélas, à la taille des attentes, c’est la
taille des déceptions pour le congolais moyen, qui vit avec moins 1,25 dollars
par jour, pour celui qui est actif, mais pour des millions des congolais sans
emploi ni une activité génératrice des revenus, la pauvreté et la faim constituent
le lot de malheurs, comme si leur destin était de vivre l’extrême pauvreté et
la faim ! Pourtant, les Nations Unies en font depuis 1990 une des
priorités dans l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD
1): « Eliminer
l’extrême pauvreté et la faim »
CIBLE 1.A - Réduire de moitié,
entre 1990 et 2015, la proportion de la population dont le revenu est inférieur
à un dollar par jour et CIBLE 1.C - Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, la proportion de la
population qui souffre de la faim.
Les Nations Unies pèsent bien le mot « pauvreté » et « la
faim ». C’est difficile pour un jeune homme vivant des pays riches et
développés de comprendre cet objectif ! Le budget proposé en RDC se
chiffre à 9,09 milliards de dollars pour l’exercice 2015 et rend sceptique la
population sur l’amélioration des conditions de vie des congolais moyens, qui
vivent avec presque avec ou rien du tout. Dans un pays où la pauvreté atteint
89 % dans certaines provinces et 71% comme moyenne nationale, 9 Milliards font
toujours stagner la population dans l’extrême pauvreté et la faim. Quand vous
approchez les membres du gouvernement, le même refrain reviens toujours «
le pays n’a pas l’argent ». Pourtant, les membres du gouvernement et ceux
qui sont dans leur entourage vivent dans l’opulence mais, pour la population,
il n’y a pas l’argent. Cela me pousse à comprendre que OMD1 ne sera jamais
atteint en 2015, la simple raison : « la
pauvreté et la faim sont utilisés comme arme et de mode gestion du pays ».
Si vous payer bien les gens et vous leur donner à manger, ils vont plus s’occuper
de la politique. La stratégie, c’est de les priver de leur droit fondamental,
le revenu décent et l’alimentation ; car le ventre affamé n’a point d’oreilles
dit-on. On le sait très bien, la majorité de la population congolaise est
pauvre et cette pauvreté se présente sous plusieurs facettes à savoir : faible
revenu, insatisfaction des besoins alimentaires, incapacité d’accéder aux soins
de santé et à la scolarisation, incapacité de se loger décemment. Mais le
budget national dont on espérait que le Congo pouvait s’engager dans la
réduction de la pauvreté est de loin de rencontrer les attentes de la
population. Donc, en 2015, 95 % de la population congolaise seront sans emploi et
70 % seront encore pauvres. Je ne vois pas les efforts ni des nettes
améliorations que ce budget de 9 milliards peuvent apporter si ce n’est que des
mots tels « stabilité macro-économique, maitrise et baisse de l’inflation, la révolution de modernité des
infrastructures de base, comme si le Congo avait déjà atteint la modernité ?,
.. » hélas, le congolais moyen reste et restera encore très sceptique tant
que la pauvreté et la faim sont utilisés comme arme et de mode gestion du pays… Même
l’économiste le moins informé le sait très bien qu’une économie à deux chiffres
doit se traduire dans la vie sociale. Ce n’est pas pour la RDC.
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