Donner des emplois aux jeunes : une stratégie payante pour mettre fin à la pauvreté dans le monde




Au cours de l’année écoulée, il a beaucoup été question dans la communauté du développement des deux grands objectifs mondiaux fixés à l’horizon 2030 : mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée. Ces objectifs sont très ambitieux et, pour les atteindre, le monde doit impérativement installer une croissance diversifiée et sans exclus directement axée sur l’emploi des jeunes. C’est à cette conclusion que sont arrivés le Groupe de la Banque mondiale et la Fondation internationale pour la jeunesse, ainsi que bon nombre de leurs partenaires de la sphère publique, du secteur privé et du monde caritatif. Voici pourquoi.

Entre aujourd’hui et 2030, environ un milliard de jeunes gens se présenteront sur le marché du travail en quête d’emplois décents et d’une vie meilleure. Au-delà de ce chiffre en lui-même colossal, il faut préciser qu’il faudrait créer quelque 5 millions d’emplois par mois pour simplement maintenir le taux d’emploi des jeunes à son niveau actuel. La jeunesse (cette génération et la prochaine) va donc se heurter à une dure réalité. À moins que nous ne parvenions à mobiliser encore plus d’attention, de moyens et de promesses concrètes pour lutter contre un chômage des jeunes qui ne cesse d’augmenter.

Les efforts consentis jusqu’ici pour remédier à cette crise mondiale, qui a mis pratiquement la moitié de la jeunesse au chômage, en situation de sous-emploi ou l’a condamnée à des emplois sans avenir et mal payés, ont conduit à un certain nombre d’initiatives prometteuses. Mais l’heure n’est plus aux programmes pilotes. Il faut une action durable à grande échelle.

Face à ce constat, six organisations partenaires (le Groupe de la Banque mondiale, Accenture, la Fondation internationale pour la jeunesse, Plan International, RAND Corporation et Youth Business International) ont annoncé aujourd’hui le lancement d’une nouvelle alliance mondiale pour aider des millions de jeunes hommes et jeunes femmes à réussir dans les années qui viennent leur transition vers un emploi productif. L’alliance Solutions pour l’emploi des jeunes (S4YE) (a) survient à un moment particulièrement critique.

Pour ceux qui se battent pour vivre mieux, développement durable rime avec emploi (en fait, un emploi dans le secteur privé susceptible de déboucher sur une vraie carrière). Être employé signifie avoir un revenu prévisible pour nourrir, abriter et soigner sa famille. De même, démarrer une petite entreprise et la faire fructifier permet d’épargner, d’employer d’autres membres de la communauté et de contribuer, par l’impôt, aux recettes publiques. S’ils disposent d’une assiette fiscale solide, les pouvoirs publics peuvent fournir des services de protection sociale de base qui évitent à certains de sombrer dans le dénuement le plus extrême ou atténuent les effets d’une telle pauvreté en période de ralentissement économique.

La population de jeunes qui entrent ou s’apprêtent à entrer sur le marché du travail atteint aujourd’hui dans le monde un nombre sans précédent. Si nous voulons atteindre nos objectifs pour 2030, nous allons devoir embaucher dans les dix années qui viennent nettement plus de jeunes qu’actuellement et leur assurer durablement un emploi décent et des salaires réguliers ou les mettre sur la voie de la création d’entreprises.

Si nous nous projetons dans l’avenir, nous voyons qu’il faut aller encore plus loin et ne pas nous contenter de faire en sorte que les jeunes qui ont entre 15 et 20 ans aujourd’hui aient un emploi ou soient déjà engagés dans une carrière en 2030 : nous devons penser à leurs enfants, ces bébés et tout-petits qui font partie de cette poussée démographique, afin qu’eux aussi soient en mesure de réussir, le moment venu, leur entrée dans le monde du travail. Quand elle aura un emploi lucratif, cette cohorte constituée de deux générations successives pourra constituer ce « dividende démographique » au service la croissance économique et de la prospérité pour les 50 à 60 prochaines années.

Mais si, à l’inverse, ces jeunes ne trouvent pas de premier emploi décent, ils risquent d’être condamnés à des petits boulots peu lucratifs pour le reste de leur vie. L’instabilité grandissante que connaît notre monde est une illustration tragique de ce qui peut survenir, et qui surviendra, quand les rêves d’une vie digne et d’une indépendance financière sont anéantis.

L’emploi et une croissance diversifiée sans exclus — où tous ceux qui se trouvent au bas de l’échelle économique, notamment les jeunes, ont les compétences et les perspectives pour accéder à la population active et devenir à la fois contribuables et consommateurs — sont le seul moyen de mettre fin à l’extrême pauvreté et de promouvoir la prospérité.

Quels sont les atouts spécifiques de l’alliance S4YE face à ces défis et comment peut-elle contribuer à nous faire avancer ? Première force, sa composition unique : elle rassemble un groupe puissant et varié de responsables d’institutions et d’entreprises, de décideurs et d’organisations sans but lucratif qui, tous, se sont engagés à améliorer les perspectives économiques de la jeunesse mondiale. Deuxième point fort, sa volonté de partage : l’alliance S4YE mettra systématiquement à la disposition de ses partenaires le corpus grandissant de connaissances sur les meilleures pratiques et les programmes susceptibles d’avoir un impact durable sur les jeunes et leurs communautés. Et troisième argument, ses moyens : les membres de l’alliance peuvent mobiliser à un niveau encore jamais atteint leurs ressources respectives en faveur d’investissements à l’appui de solutions efficaces, durables et à grande échelle pour l’emploi des jeunes.

Notre jeunesse peut devenir le prochain moteur de la croissance économique et de la prospérité pour les décennies à venir. Pour parvenir à réaliser ce potentiel incroyable et en finir avec l’extrême pauvreté dans le monde, nous avons besoin de temps et de persévérance, car l’objectif est ambitieux. À nous de faire preuve d’imagination, de mettre nos ressources en commun et de nous engager sans faille en faveur de l’avenir. Rejoignez-nous.

Arup Banerji est le directeur principal du pôle Travail et protection sociale du Groupe de la Banque mondiale. William Reese est le président-directeur général de la Fondation internationale pour la jeunesse.

Suivez l’équipe Travail et protection sociale de la Banque mondiale sur Twitter : @WBG_SPLabor
Suivez la Fondation internationale pour la jeunesse sur Twitter : @IYFtweets
Découvrez en vidéo les solutions pour l’emploi des jeunes sur Instagram : http://instagram.com/worldbank

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