Obama tend la main à la nouvelle majorité républicaine du Congrès
Après la défaite historique des démocrates face aux républicains lors des législatives, Barack Obama a estimé, lors d'une conférence de presse, mercredi, qu'il était possible de trouver un accord avec ses adversaires sur certains dossiers.
Lors d'une conférence de presse, mercredi 5 novembre, le président américain Barack Obama a réagi au lendemain de la défaite de ses alliés démocrates aux élections législatives de mi-mandat.
Le chef d'État a proposé à la nouvelle majorité au Congrès de "trouver
les moyens de travailler sur les questions où il y a un large consensus
parmi les Américains".
À court terme, Barack Obama a annoncé trois mesures de portée
internationale qu'il soumettra au Sénat et à la Chambre des
représentants avant la fin de l'année :
- La lutte contre l'organisation de l'État islamique
"Je vais me tourner vers le Congrès au sujet d'une nouvelle
autorisation d'utilisation de la force militaire contre l'organisation
de l'État islamique",
a déclaré le président américain. Les États-Unis procèdent à des
frappes aériennes contre les jihadistes en Iran et en Syrie depuis
plusieurs semaines et une nouvelle autorisation viserait à "adapter"
l'ampleur de cette campagne militaire.
- Ebola
"Je soumets au Congrès une demande de fonds pour nous assurer que nos
médecins, nos scientifiques et nos militaires ont les ressources
nécessaires pour combattre la propagation d'Ebola en Afrique et améliorer nos préparatifs en cas de futurs cas sur notre sol", a également annoncé Barack Obama.
- Budget fédéral
Il a enfin appelé les parlementaires à adopter rapidement un budget
fédéral "de façon bipartisane et sans drame". L'affrontement entre
démocrates et républicains avait placé le gouvernement fédéral en cessation de paiement
pendant plus de deux semaines en octobre 2013. Le président a appelé le
Congrès à ne pas "injecter d'incertitude dans l'économie américaine et
mondiale".
Barack Obama a ensuite appelé les républicains à trouver un terrain
d'entente sur plusieurs dossiers de politique intérieure pour les deux
dernières années de son mandat :
- Réforme de l'immigration
Si la proposition de loi négociée à ce sujet entre les deux partis
reste bloquée au Congrès, le président "refuse d'attendre" et promet
d'agir seul. "Avant la fin de l'année, je prendrai les mesures qui me
sont légalement permises pour améliorer le fonctionnement de notre
système migratoire" en régularisant certains sans-papiers et en
renforçant les contrôles aux frontières, a-t-il promis.
"La plupart des experts estiment une réforme impossible étant donné
l'état du Congrès et les positions de Barack Obama, mais celui-ci dit :
j'attends du Congrès qu'il me fasse une proposition réaliste sinon je
n'hésiterai pas à agir par décret. C'est presque une menace," constate
le correspondant de France 24 à Washington, Stanislas de
Saint-Hippolyte.
"Il faut renvoyer ces propos à la conférence qu'a donnée, il y a
quelques instants, le nouvel homme fort du Sénat républicain, Mitch
McConnell. Selon lui, ce serait une erreur pour Barack Obama d’agir sur
l'immigration en solo. On se dirige peut-être vers une guerre de
tranchées", ajoute notre correspondant.
- Relance de l'emploi
Le président américain propose de créer des emplois en lançant la
rénovation d'infrastructures publiques majeures, financée par la
suppression de niches fiscales. Il espère trouver un accord sur ce point
avec les républicains.
- Salaire minimum
Barack Obama relève que les électeurs ont dit "oui" dans les cinq
États qui ont soumis une augmentation du salaire minimum à référendum
mardi 4 novembre. Il estime qu'il existe un consensus national sur cette
question.
Tout en se déclarant ouvert à la discussion sur d'autres sujets comme
la politique d'assurance santé "Obamacare", le président américain a
averti qu'il n'accepterait pas de la voir vidée de sa substance et que
des conflits seraient inévitables avec le Congrès sur certains sujets.
"Si le ton était relativement conciliant dans les premières phrases,
Barack Obama campe finalement sur ses positions par la suite", relève
Stanislas de Saint-Hippolyte.
Première publication : 05/11/2014
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