L’avenir de l’économie bleue : Une opportunité de taille et un défi majeur pour la RDC !
La RDC possède une diversité climatique et un important réseau hydrographique. Elle est parmi les pays les plus riches au monde en
ressources hydriques (25% de l’eau douce du continent africain)[1]. En RDC, l’économie
bleue est une source d’emploi et contribue dans la réduction de la pauvreté. Elle constitue à mon avis, une opportunité de
taille et un défi majeur pour la RDC.
Par économie bleue que
d’autres appellent « économie de mer », est un concept que l’on doit
à l’entrepreneur belge Gunter Pauli. Le bleu s’oppose à la couleur rouge,
symbole de l’industrie et au vert du développement durable. Gunter Pauli est à
l'origine du concept de l'économie
bleue[5]
qui est la matrice du projet d'autonomie énergétique de l'île canarienne d'El
Hierro.
Pourquoi la RDC devrait
faire de l’économie bleue une priorité dans sa politique agricole ? C’est
vrai que l’économie verte (agriculture) emploi 70 % de la population, mais la
place et le rôle de l’économie bleue reste inestimable. Selon une étude, La composition de la faune
ichtyologique des espèces marines de la R.D.Congo est reprise dans le tableau
10 en annexe qui dénombre au total 375 espèces de poissons reparties dans 126
familles si l’on s’en tient à la publication du groupe de recherche (Sea Around
Us Project/FAO in MONGOLU BONGU M.)
En effet, l’hydrographie
de la RDC est dominée par le bassin du Congo, ce fleuve long de 4.670 km avec
un débit de 30.000 m3 par seconde à l’embouchure (deuxième débit le
plus important du monde). Il y a lieu de mentionner l’existence de quinze lacs[2]
qui totalisent plus de 180.000 km².
En matière d’économie
bleue, le pays dispose d’un potentiel halieutique estimé à 700.000 tonnes par anla production actuelle atteint à peine 100.000tonnes et est l’œuvre principalement des
pêcheurs artisanaux[3]. D’autres
sources parlent d’une production halieutique évaluée à 200.000 tonnes par an
alors que les importations sont de l'ordre de 150.000 tonnes par an, a déclaré
jeudi à Kinshasa, le directeur de pêche au ministère de l'Agriculture, GAYO
LEMBA, au cours d'un atelier d'évaluation de la politique de la pêche en RDC (http://www.onewovision.com/actu-rdc/RDC-la-production-halieutique-evaluee-a-200-000-tonnes-par-an,004b2368360486353233231).
Malgré l'importance de ce secteur pour la sécurité alimentaire des populations
congolaises, la production halieutique est restée artisanale à 90% et
inferieure à la demande interne", a-t-il souligné.
Dans
le Programme National d’Investissement Agricole (PNIA) de la RDC pour la
période de 2013-2020, l’économie bleue occupe une place importante, dans ce
sens le développement de la production halieutique,
est un sous programme 3 du Programme, après la production agricole (sous-programme 1) et la production
animale (sous- programme 2). La production halieutique en RDC vise : « la réduction du déficit de
consommation des poissons par rapport à la production nationale halieutique, et
plus particulièrement à renforcer les moyens de capture de la pêche
continentale et maritime, et à promouvoir le développement de la pisciculture[4] », avec un budget de 169,2 millions USD ( soit
3,1%), très faible par rapport aux autres secteurs, végétal (38,9 %) et animal
(11,9 %)[5]
L’amélioration
de ce secteur est un défi pour la RDC qui veut créer des emplois
supplémentaires, réduire la pauvreté et lutter contre l’insécurité alimentaire.
L’avenir de l’économie bleue en RDC doit faire l’objet d’une meilleure
politique halieutique. Le PNIA va organiser les actions ci-dessous pour l’amélioration
du secteur : Action 1.1 : Promotion
de la pêche maritime et continentale ; Action
1.2 : Promotion de l'aquaculture et de la pisciculture ; Action 1.3 : Surveillance et gestion
concertée des plans d'eau ; Action 2.1 ; Renforcement des capacités des parties prenantes et enfin, Action 2.2 : Renforcement des capacités de
conservation et de transformation.
Pourquoi
la RDC doit-elle s’engager dans l’économie
bleue ? En effet, malgré les contraintes qui entravent son
développement depuis plus d’une décennie, la RDC jouit d’un potentiel halieutique
et des opportunités enviables qui, lorsqu’ils valorisés et mis en valeur permettront
de juguler lesdites contraintes. Les défis majeurs à relever
sont les suivants : disposer d’une réglementation en la matière, fiabiliser
le service de statistique halieutique, augmenter le financement local du
secteur de la pêche, renforcer les appuis et les capacités des acteurs
impliqués, former les personnels techniciens pour accompagner les pêcheurs artisanats,
industrialiser le secteur de l’économie bleue.
[1] Deuxième
Rapport national sur l’état des Ressources phytogénétiques pour l´alimentation
et l´agriculture
République Démocratique du Congo (RDC),
[2] RAPPORT
NATIONAL DES PROGRES DES OMD, p.22
[3] La Voix
du Paysan congolais, édition du 19 juin 2002,p.8
[4] PNIA,
2013-2020, p.14
[5] PNIA,
2013-2020, p.32
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