Les enfants dits sorciers sont de plus en plus nombreux et discriminés ; un phénomène inquiétant et récurrent qui prend de l’ampleur et qui comporte un danger sur le lien familial et le respect des droits fondamentaux.
Ce 20 novembre 2014, la Convention Internationale relative aux
Droits de l’enfant (CDE) fête ses 25 ans : Des progrès énormes
ont été accomplis mais beaucoup reste à faire, tel est le refrain
qui résonne souvent dans les oreilles !
Quand l’humanité fête les 25 ans de CDE, un phénomène qui prend
l’ampleur, qui inquiète et, peut être passe outre, c’est le
phénomène des enfants dits sorciers. En effet, La RDC est
un Etat laïc de part sa Constitution et les libertés religieuses
étaient jusque là, protégées par la laïcité du pays. Toute fois,
avec l’effondrement de l’économie nationale occasionnée par la
situation politique des années 1991-93 et 1997, avec corollaires
la succession des guerres et rebellions, ont vu se développer,
les mouvements ecclésiastiques appelés les églises de réveil, qui
ont supposé apporté des réponses aux problèmes sociaux et
économiques, malheureusement, ont sous tendu, une discrimination
envers une catégorie de la population ( enfants), aujourd’hui,
victimes de la croyance des divers chefs et leaders religieux. Le
phénomène a pris de l’ampleur et elle s’est érigé à une
discrimination dont fait face les enfants d’une certaine
catégorie appelée les enfants dits sorciers parmi les
enfants qu’on trouve dans la rue et leurs libertés ne sont plus
protégée. La recrudescence de la discrimination des enfants
accusés de la sorcellerie se situe actuellement dans un contexte
de crise créé par des problèmes sociaux, économiques,
sécuritaires et politiques ; à quoi s’ajoute un accroissement
sans précédent de la pauvreté dans les grandes villes notamment
Kinshasa, Lubumbashi, Mbuji Mayi, Kisangani etc. Cette
discrimination à l’égard de ces enfants se manifeste sous forme
de la maltraitance et est pratiquée sur les enfants les plus
vulnérables divisés en trois catégories selon l’Etude
anthropologique des pratiques contemporaines relatives aux
enfants en Afrique (Unicef, avril 2010).
Dans ces pratiques de discrimination ( l'acte de mettre de
côté ou de distinguer une personne par sa couleur de peau, son
genre, sa sexualité, sa religion, ses opinions, un handicap, le
physique, etc.), les enfants subissent des traitements
inhumains, dégradant et contre nature, jusqu’ à être humiliés et
à déstabiliser toute la communauté à laquelle ils appartiennent
malgré que dans la constitution de la RDC, la discrimination est
proscrite mais aussi, la RDC est signataire du Protocole de la
SADC sur le Genre et le Développement qui demande à tous ses
Etats membres d'en finir avec la discrimination envers les femmes
et les enfants d'ici 2015.
Plus de 20.000 enfants vivent dans la rue accusés d'être un
enfant sorcier selon l'UNICEF. D'autres estimations disent que le
nombre est compris entre 30.000 et 50.000 enfants. D'après des
ONG, rien qu'a Kinshasa, la capitale de la RDC, 15 000 enfants de
rue dits " Shégués ", 70% d'entre eux ont été chassés du toit
familial afin de conjurer le " mauvais sort " et les " esprits
maléfiques.
La discrimination des enfants ‘traités des sorciers’, victimes
des croyances religieuses est un phénomène qui a pris de
l’ampleur dans l’ensemble de la République. Selon les données de
l’agence onusienne UNICEF, 20.000 enfants vivent dans la rue
accusés d'être un Enfant Sorcier et certaines ONG vont jusqu’à
estimer à 50.000 enfants dits sorciers. A Kinshasa, la situation
est pire ; elle est favorisée et marquée par un développement
pléthorique d’Eglises dites les Eglises du Réveil, qui seraient à
3000 à Kinshasa. 80% des 30 000 à 50 000 mineurs qui mendient,
travaillent, enfantent et dorment dans les rues de Kinshasa, ont
été chassé de leur famille après avoir été accusé de sorcellerie
par une église indépendante et plus de 7 000 dans la capitale
congolaise (Kinshasa).
Selon le REEJER (Réseau des Educateurs des Enfants et Jeunes de
la Rue) avec l’appui de l’UNICEF, la Ville-Province de Kinshasa
compte plus de 19.000 Enfants et Jeunes de la Rue parmi lesquels
13.877 sont âgés de moins de 18 ans, soit plus de 70%. 60 % des
enfants et jeunes de la rue sont accusés de sorcellerie par des
églises de réveille qui prolifèrent sur Kinshasa. Totalement
rejetés, ces jeunes sont régulièrement victimes des abus et
violences de toutes sortes de la part de la population, sans
compter les rafles et interpellation régulières qu’ils subissent
de la part des éléments de la Police Nationale Congolaise.
Les enfants victimes de violence et de maltraitances à cause des
croyances vivent d’une discrimination sans précédent. Plusieurs
activités à Kinshasa et dans l’ensemble du pays sont réalisés par
les ONG de défense et de promotion des droits de l’enfant
soutenus par les bailleurs, qui jusque là ne portent pas vraiment
des fruits à cause des plusieurs contraintes dont l’application
de la loi portant sur la protection de l’enfant pourtant
promulguée n’est ni suivie ni vulgarisée auprès des membres de la
communautés et des chefs religieux, l’ignorance des instruments
juridiques, la dénonciation des cas ne sont ni la priorité des
partenaires ni de la communauté sur la question de la
discrimination pourtant c’est un phénomène qui prend de l’ampleur
et qui comporte un danger sur le lien familial et le respect des
droits fondamentaux
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