Être étudiante en RDC,un calvaire!

Jeune femme congolaise
Mes problèmes ont commencé au moment de l'inscription

ÊtreétudianteenRDC,uncalvaire!

- Par

Aimé Kazika


De l'inscription à la fin des études universitaires, être étudiante au Congo-Kinshasa est un véritable parcours du combattant. Les premières difficultés rencontrées sont relatives aux démarches administratives très longues et sensibles à la corruption. Ensuite, il n’est pas rare que certaines filles soient obligées d’entretenir des relations avec les enseignants pour pouvoir passer en classe supérieure. Cette situation est bien connue de tous, y compris des autorités qui ne réagissent pas.
Pourquoi les étudiantes subissent-elles ces pressions? Que faire pour que cette situation change ?
Chantal Kabalo est une jeune étudiante de 21 ans. Elle a vécu des moments difficiles durant son cursus universitaire. Elle a accepté de répondre à mes questions sur ce sujet.
Aimé : Pourquoi as-tu accepté de relater ta vie ?
Chantal : Parce que j’ai vécu une histoire triste et je ne suis pas la seule à l’avoir vécue. Je cherchais l’occasion de pouvoir en parler afin de dénoncer ce que nous vivons sur le campus.
Aimé : Qu’as-tu à dire sur les abus dont sont victimes les étudiantes congolaises ?
Chantal : Mes problèmes ont commencé au moment de mon inscription en première année de graduat à l’Université pédagogique nationale. J’ai entamé le processus d’inscription en retard alors j’ai été obligée de contacter un jeune assistant pour faciliter les choses.
Aimé : Qu’est ce qui s’est passé ? Peux-tu nous en dire plus ?

Chantal : De peur de ne pas être admise, j’ai contacté un assistant que je connaissais. Malheureusement, il en a profité pour me demander des sommes exorbitantes. Il a fini par m’obtenir l’inscription et j’ai pu intégrer le programme. Mais j’ai beaucoup dépensé.
Aimé : Et le calvaire des cours… ?
Chantal : Pour les cours, j’ai un mauvais souvenir. Se réveiller à 5h00 du matin pour arriver à 6h00 dans un amphi déjà plein à craquer. Il y avait parfois près de 2000 étudiants dans des salles censées en accueillir 200. « Ce qui compte c’est suivre le cours », disent les anciens. Mon calvaire était renforcé par l’obligation d’acheter les syllabus. Sans cela, vous échouez aux cours même si vous avez participé à toutes les séances et avez réussi aux examens. L’achat du syllabus est obligatoire pour réussir.
Aimé : Qu’est ce qui a été difficile ensuite ?
Chantal : Pour pouvoir passer certaines classes, je devais donner 10 à 20 $ aux profs. Lorsque ce n’était pas assez, j’étais obligée d’entretenir des relations intimes avec un ou plusieurs assistants pour pouvoir accéder au niveau supérieur.
Selon moi, l’université est censée être un lieu d’apprentissage de certaines valeurs. Ces pratiques détruisent le système éducatif et affectent les jeunes femmes. Il faut que cela cesse !

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