1 jeune, 1 voix! Pour Aimé, la jeunesse c'est l'espoir !
Mon nom est Aimé KAZIKA KAMOSI, je suis marié et j’ai 37 ans. Je
suis congolais de la République Démocratique du Congo, je vis à
Kinshasa, la Capitale du pays. Concernant mon cursus
universitaire, j’ai un diplôme d’Ingénieur en Agronomie et
Vétérinaire, de l’Institut Supérieur Agrovétérinaire Saint Pierre
Canisuis ( Kimwenza), je suis actuellement en train de parachever
une Licence en Sciences et Techniques de Développement, option :
Gestion et Administration des Projets à l’Institut Facultaire de
Développement, toujours à Kinshasa.
En ce qui concerne mon parcours professionnel, j’ai travaillé
près de 10 ans dans la province de Bandundu, à
Caritas-Développement Popokabaka (Caritas Popokabaka) où j’ai
assumé des responsabilités de Directeur de Caritas et chargé des
projets de 2002 à 2011. Après ce travail au sein de Caritas en
province, j’ai travaillé pour un projet de sécurité alimentaire
financé par la Caritas Genève et la Fédération Genevoise de
Coopération pendant 5 mois et depuis aout 2012, je suis rédacteur
des projets au sein de Humana People to People Congo, au bureau
de partenariat. Outre cette expérience professionnelle, j’ai
bénéficié de beaucoup de formation de CTA au Mali, au Burkina
Faso et autres pays.
Je m’intéresse aux nombreuses questions qui touchent le
développement en général, plus particulièrement celles se
rapportant au développement rural et au rôle des médias dans le
développement etc. Depuis ma formation soutenue par
UNITAR-CTA-FAO, en mars 2014, j’ai pu améliorer mes aptitudes sur
l’utilisation des medias sociaux dans le développement. Ainsi,
j’ai créé un blog intitulé « AvenirsDesJeunesDRC » qui se
focalise sur la problématique et/ou l’avenir des jeunes.
Quelles sont les attentes de la jeunesse de ton pays, communauté ?
Avec mon expérience de près de 14 ans dans le monde de
développement, et particulièrement, suite à l’intérêt que je
porte sur la problématique de la jeunesse, j’ai pu apprendre
beaucoup sur les attentes des jeunes congolais. En 2010, j’ai
organisé une projection vidéo lors de la journée internationale
de la jeunesse célébrée le 12 aout, et beaucoup de jeunes ruraux
m’ont confirmé qu’ils étaient étonnés d’apprendre qu’il existe
une journée consacrée aux jeunes. Pour dire, la première attente
pour la jeunesse de mon pays et de ma communauté, c’est l’accès à
l’information facile, au moment opportun et de manière
permanente. Deuxième attente des jeunes, avec qui j’ai échangé,
c’est la réussite dans les études. Dans mon pays, les études
coutent extrêmement chères et de nombreuses familles ne
parviennent plus ou éprouves des difficultés pour payer les
études de leurs enfants. Bon nombre de jeunes sont préoccupés
suite à cette situation. A côté de cela, une autre attente qui va
de pair avec la réussite des études, c’est le quid après les
études ! Actuellement, embaucher un jeune universitaire n’est pas
facile comme ce fut le cas il y a de cela 15 ans passés. J’ai
commencé à travailler à la Caritas, sans expérience quelconque.
J’ai accumulé l’expérience avec le temps; mais de nos jours, on
exige un minimum de 2 ans d’expérience pour quelqu’un qui vient
de finir ses études. Selon le Rapport de la Banque Africaine de
Développement, Perspectives Economiques Africaines, 2012, il est
dit qu’en RDC, sur 9000 étudiants qui terminent l’université,
seuls 100 trouvent l’emploi… Que deviennent alors les milliers
d’autres ? Le chômage est un des sérieux problèmes. Hélas, les
autorités du pays n’appliquent pas une politique efficace pour
lutter contre le chômage des jeunes. Raison pour laquelle
beaucoup se livrent à la délinquance, acceptent d’émigrer et de
pouvoir aller là où c’est possible ! C’est un sérieux problème.
Même avec un diplôme en mains, cela ne suffit pas de nos jours et
la réussite universitaire, n’est plus une garantie de réussite
dans la vie professionnelle.
En quoi la participation des jeunes est selon toi nécessaire/importante pour nos sociétés d'aujourd'hui?
L’histoire prouve que si les jeunes sont bien encadrés et mieux
outillés sur le plan éducationnel et formation de base, ils
pourront contribuer de manière efficace et exponentielle au
développement du pays. Les jeunes constituent 40 % de la
population. C’est une main d’œuvre abondante, efficace et
disponible. Il faut seulement savoir, comment les utiliser. Les
jeunes constituent l’avenir d’un pays qui se respecte ! Sans une
jeunesse mûre et capable, je ne vois pas comment un pays pourrait
se développer. En investissant dans les jeunes, on investit dans
le long terme, et on peut espérer des rendements meilleurs. Rien
ne vaut un capital humain bien motivé et formé. La participation
des jeunes peut aller au-delà ce qu’on peut imaginer. J’ai
toujours dit et affirmé que c’est pendant qu’on est jeune
qu’il y a un maximum de capacités ; on est créatif et
inventif. Sans les jeunes, nos sociétés actuelles, nos pays
africains risquent de rater leur rendez-vous. Tous les chiffrent
corroborent en disant que l’Afrique est le continent de l’avenir
et c’est aussi le continent le plus jeune, à cause de quoi ?.. du
nombre élevé des jeunes qu’il dispose. C’est un capital qu’il
faut utiliser et mieux outiller pour des meilleurs rendements.
As-tu un engagement citoyen? Si oui, quel est-il ?
Je me suis donné la discipline de pouvoir m’engager dans la
sensibilisation des jeunes ! J’ai eu cette conviction depuis mon
voyage de Burkina Faso en 2008. J’ai même publié sur mon blog
l’histoire de la dame qui m’a posé la question si j’étais
Ghanéen. J’échange et discute avec beaucoup des jeunes sur les
médias sociaux, et même mon blog est intitulé «
AvenirsDesJeunesDRC ». J’ai un engagement citoyen, je m’y
consacre et je serai toujours à coté des jeunes, avec les
jeunes et pour les jeunes. Non parce que je suis jeune, mais
parce que je crois en la jeunesse, comme une force capable de
changer le cours de choses.
Quelle est ta devise ou ta phrase/expression préférée?
Ma devise, ma phrase magique et mon expression préférée reste et
restera « Je crois en Dieu, Je crois au Changement et je crois en
l’Avenir »…pour dire ceci, d’abord Dieu, qui donne le souffle de
Vie, au changement par le simple fait, que rien ne reste comme
tel dans la vie d’un homme, tout peut changer et pour l’avenir,
je ne croise pas les bras quand il y a échec… même dans l’échec
je tire des leçons et un avenir meilleur est toujours possible.
As-tu un conseil ou un message à faire passer aux autres jeunes?
Que les jeunes ne puissent jamais se décourager ! J’étais
considéré comme l’un des élèves les plus faibles, considéré comme
bourriquot…mais, avec l’épreuve du temps, j’ai appris à
m’améliorer, à étudier les autres qui ont réussi, à échanger avec
les ainés, à beaucoup lire et aujourd’hui, je me sens si heureux,
à peine 2 semaines, je passe cette interview. Tout est encore
possible pour un jeune. Un jeune, c’est celui qui incarne
l’espoir.
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