RDC: Un charnier contenant plus de 200 corps à Kinshasa
Un charnier
contenant 425 corps comptabilisés au cimetière de Maluku à Kinshasa au cœur d’une
controverse entre gouvernement et les organisations de défense des Droits
humains. D’après Radio
Okapi citant une source anonyme, ces corps seraient des victimes des
événements à la base des violences entre le 19 et le 23 janvier 2015 dans la
capitale contre la révision de la loi électorale.
Un homme creusant une tombe à Lubumbashi, 2014. Ph. M3 Didier |
Un charnier !
Rien de tout cela, selon le ministre de l’intérieur Evariste
Boshab qui parle des « indigents » que la mairie de la capitale a
décidé d’enterrer. Ces corps, 425, étaient gardés à la morgue de l’Hôpital
général de référence de Kinshasa. Le 28 mars dernier, le député Martin Fayulu de
l’opposition signalait l’existence de ce charnier à Maluku, une
« Il y a
des rumeurs qui font de plus en plus état d'une fosse commune que la pop.(population)
de Maluku à Kin (Kinshasa) aurait
découvert depuis quelques jours. » Une formule qui ne lui évitait pas
hélas, cette critique d’un internaute : «@MartinFayulu en tant
que leader, et sur place, vs devriez éclaircir et non renforcer les rumeurs.
Confirmer ou réfuter.. #HumbleAvis »
Citant le l’Hôpital général de référence de
Kinshasa, le même député revenait vendredi dernier avec des chiffres : « Charnier Maluku,
d'après les statistiques données par la morgue de Kin: 23 corps abandonnés, 34
indigents, 64 non identifiés, 300 morts nés! »
Des indigents ?
Des précisions toutefois qui suscitent des
interrogations. 425 « indigents » que l’on enterre dans une fosse
commune, presque sans que le quartier attenant au cimetière ne s’en rende
compte, en combien de temps cette pléthore s’est-elle constituée ? La
Monusco a été alertée par la population, rapporte Radio
Okapi. Et, de quelle capacité est la morgue de l’hôpital cité pour contenir
tous ces morts ? Le temps que ces morts ont mis aussi à cette morgue reste
une inconnue tout comme la question de savoir si c’est souvent que pareil
chiffre est atteint à Kinshasa. Enfin, les habitudes des hôpitaux congolais
sont telles que les mort-nés sont remis à leurs parents qui vont les inhumer
souvent le même le jour même du décès. 300 mort-nés gardés dans une morgue, il
y a lieu de se demander dans quelle condition. Quant aux morts non identifiés
ou abandonnés par leurs proches (indigents), le phénomène est, lui, connu. Cela
arrive dans plusieurs villes et ce sont réellement les mairies qui s’occupent
de les inhumer.
Promesse de
transparence
Le ministre Boshab a promis de mettre en guise de
transparence, un rapport à la disposition des parties prenantes à la réunion
qui a eu lieu vendredi à Kinshasa entre notamment la Monusco, des membres du
gouvernement et les organisations de défense des Droits humains.
Il reste encore peut-être risqué de tirer des conclusions hâtives à ce stade. Mais la question reste sans doute sensible dans la capitale. Déjà que, à propos des violences de janvier 2015, Kinshasa et les organisations des Droits de l’homme, en l’occurrence la FIHD (Fédération internationale des Droits de l’homme) ne se sont pas mis d’accord sur le nombre des victimes : 23 pour le gouvernement, une quarantaine selon la FIDH
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