Joseph KABILA AU KATANGA : LE RENDEZ-VOUS DES CŒURS BRISÉS !
jeudi 8 janvier 2015
Joseph KABILA AU KATANGA : LE RENDEZ-VOUS DES CŒURS BRISÉS !
Qu'elle
peut être sale la politique. L'heure n'est plus à se lécher les mains.
Joseph KABILA transpire la trahison que le Katanga lui aurait servie en
plusieurs repas, si ce n'est pas une réponse mal digérée. Mais qui a
réellement trahi qui ? Nul diplôme n'est nécessaire pour comprendre
combien le président regrette d'avoir confié certaines responsabilités à
certaines personnes au Katanga, mais ce n'est pas trop tôt. Une
véritable mise en garde, c'est ce qu'on pouvait retenir de ses propos
devant les notables Katangais, lundi 5 janvier. « Désormais, l'autorité
de l'Etat se fera sentir dans cette province [du Katanga] », a-t-il
insisté. Ça alors, elle était où tout ce temps, cette autorité ?
Au
moment où les congolais analysaient encore le discours du retour de
Moïse KATUMBI, monsieur le président est venu tourner la page et
rappeler que le chef c'est lui. Serein, autoritaire et plus que sérieux,
Joseph KABILA a rassemblé les gros morceaux de la politique et de la
société civile de la province du Katanga, même ceux de la "diaspora".
Moïse KATUMBI, le gouverneur, et Antoine-Gabriel KYUNGU, le président du
parlement provincial, étaient tous deux absents. Méfiance ou défiance ?
En tout cas, KABILA a du pain sur la planche dans cette province où en
un clic on passe du noir au blanc, et vice versa. Doit-on craindre le
pire ?
Sous cette grande tente où ils étaient
réunis, on a vu deux camps. Des frustrés, on dirait forcés de partager
l'espace avec ceux qui semblaient acquis à la cause de Joseph KABILA,
sinon des indécis. Un Moïse KATUMBI absent, mais son gouvernement
présent autant que les parlementaires provinciaux dont le président
était invisible. Le président de la république doit avoir compris que de
plus en plus il devenait homme seul, perdant progressivement ceux qui
l'ont toujours chantés après avoir longtemps disputé sa nationalité.
Désaveu ou désamour ? En tout cas c'est mal parti entre Kinshasa et
Lubumbashi.
Bien dans sa peau, KABILA a rappelé : «
Je viens souvent au Katanga pour me reposer, non pas pour la politique
», comme si sur son territoire un président peut s’échapper de la
politique de son pays. Même pas à la plage ! Sans nommer personne, il a
insisté : « Ils doivent savoir que c'est nous qui leur avons donné le
pouvoir qu'ils ont. C'est à nous donc qu'ils doivent les comptes, pas
l'inverse ». Le ton était dur, et c'est alors qu'on a compris sa
déception. Et bien sûr, le message s'adressait aux deux abonnés absents.
De l'autre coté, monsieur le président
m'a mis à froid. Il a semblé se sortir du lot de ceux qui ont mené la
RD. Congo à l'étape actuelle. Parlant économie et développement, il a
soulevé le criant contraste entre le nombre de camions de minerais qui
sortent chaque jour du Katanga et le taux de chômage dans la province et
au pays. Beau mais pas impressionnant comme discours. Monsieur le
président a simplement voulu renvoyé la faute à ses collaborateurs
Katangais dont la confiance se réduit au jour le jour. Le bateau se met à
couler, l'équipage se déchire. Mauvais comme jeu !
Le dernier aspect qui m'a frappé, c'est
cette volte-face. « Le Katanga ne doit pas se considérer comme la
province la plus riche de la RDC, chaque province est différemment riche
». Le Katanga n'est pas en dehors de la RDC, a-t-il rappelé. Enfin, on
reconnait l'égalité, si ce n'est pas pour se rattraper.
Le discours sur le découpage de
l'éléphant en 26 morceaux ne m'a pas impressionné. L'eau a suffisamment
coulé sous le pont. Réaffirmer son autorité, Joseph KABILA a réussi a le
faire. En même temps, les signes de division ont été clarifiés. Tout
s'est passé dans un climat à la fois décontracté et surchauffé.
Attendons, les retombées ! ©Fidèle BWIRHONDE ©fideleblog.canalblog.com
Tags : Avenir de la Rdc, Conflit Politique, Jeunesse, Joseph KABILA, Katanga, Lubumbashi, Moise Katumbi, Politique congolaise, RDC, Élections présidentielles 2016
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