La vente des syllabus et le droit d’auteur : un mal à éradiquer dans les universités congolaises !
En République Démocratique du Congo, l’enseignement universitaire
souffre d’un mal, ce mal est si profond et enraciné. Ce mal n’est
rien d’autre que la vente des syllabus et/ou le droit d’auteur.
En effet, dans les universités congolaises, le phénomène a pris
tant d’ampleur qu’aujourd’hui, il est difficile de pouvoir
l’éradiquer. La vente de syllabus et/ou des droits d’auteur
signifie qu’un professeur d’université fait multiplier des
syllabus avec son argent propre, et vient les revendre aux
étudiants moyennant un coût allant de 15 $ à 25 $. Pour les
avares, certains syllabus coutent 50 $.
Quand un étudiant n’achète pas un syllabus, il a mille chances
d’échouer dans ce cours. Il y a également la corruption étant
donné que la note aux examens est liée à l'achat de syllabus, car
chaque professeur y appose sa signature et un numéro identifiant
l’étudiant ; donc, il est difficile pour les étudiants de
falsifier.
Pour un étudiant n’ayant pas assez de ressources financières, et
s’il doit étudier en moyenne 15 à 23 cours, il doit débourser la
somme de 225$ à 750 $, une somme colossale dépassant même les
frais académiques qui vont de 225 $ à 650 $ (ça dépend des
universités publiques ou privées).
Cette situation de la vente des syllabus et des droits est un mal
enraciné que les autorités académiques et le ministère de
l’enseignement supérieur et universitaire connaissent
parfaitement. Mais, il n’y a pas d’efforts fournis dans le sens
d’éradiquer ce phénomène qui freine l’apprentissage des étudiants
et la formation des futurs universitaires.
La vente des syllabus ne favorise nullement une bonne formation
universitaire en République Démocratique du Congo. Au lieu de
pouvoir améliorer les bibliothèques universitaires, l’Etat
congolais laisse l’étudiant souffrir et payer les frais des
syllabus, alors qu’ils sont censés être incorporés dans les frais
académiques.
Le nouveau Ministre de l’Enseignement Supérieur et Universitaire
a fait une déclaration visant à suspendre ce phénomène dans les
universités, mais sa déclaration n’est restée qu’une parole de
bonnes intentions.
Sur le site de www.radiookapi.net, on peut lire ceci : [Le
ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (Esu),
Théophile Mbemba a interdit le marchandage des syllabus et la
pratique dénommée «Droit d’auteur » dans les institutions
d’enseignement supérieur et universitaire de la République
démocratique du Congo (RDC). Il l’a dit lundi 27 avril, au terme
de sa mission officielle à Kisangani en Province Orientale.
«C’est une pratique que j’ai eu à dénoncer dès mon premier
message. J’ai fait une note circulaire pour demander aux
autorités des établissements de s’organiser pour que cette
pratique cesse», a martelé Théophile Mbemba.]
Il faut des mesures contraignantes pour que cette situation
disparaisse du monde universitaire congolais, car elle favorise
la corruption et appauvrit l’étudiant.
De l’autre coté, la vente des syllabus et des droits d’auteur est
l’expression du mauvais traitement que subissent les professeurs
d’universités, qui sont mal payés et dont leur survie n’est
assurée que par la vente des syllabus. Une situation très
déplorable qui réduit la qualité de l’enseignement dans les
universités congolaises !
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