Edito Optimum Mag N°14: Les Sept Leçons Financières de la Ruche
Le
monde des abeilles est plein d’enseignements pour l’édification d’un
marché financier solide et utile au développement économique de la
République Démocratique du Congo. Il nous apprend, par exemple, comment
un groupe important et divers peut travailler harmonieusement et
efficacement dans un but déterminé. Dans une ruche, la population
s’accroît chaque jour de quelque 2000 individus, et pourtant il y règne
une entente et un ordre parfaits, les fonctions y sont remplies avec
rigueur et précision, sans que le moindre frottement, la moindre
rivalité ne se fasse sentir.
C’est en fait la coordination des abeilles (ou des différents acteurs du secteur financier) qui permet de produire le miel (les capitaux, les fonds, la richesse) nécessaire non seulement au bien-être des membres de cette communauté mais aussi à celui de tous les êtres environnants (les particuliers, les entreprises et la nation).
Il y a, selon nous, sept préalables à étudier et à respecter si on espère édifier un marché financier intégral (banques d’investissement, marché des titres et marché des obligations), solide et utile au développement économique du pays.
Primo, la construction des rayons de la ruche. C’est en fait ni plus ni moins que le cadre réglementaire et les institutions ou organismes de supervision. Cette tâche est confiée à une chaîne d’abeilles - les bâtisseurs - qui secrètent des écailles de cire. On trouve à ce niveau, le Ministère des finances, la Banque Centrale, l’Association Congolaise des Banques, et l’on peut y rajouter les parlementaires pour la ratification des lois régissant le fonctionnement du marché. Sans un dynamisme et une coordination à ce niveau il n’y a aucune chance de voir émerger un marché financier et des capitaux au service du développement économique.
Secundo, la fonction magasinière : principalement la réception du nectar à l’entrée de la ruche et le stockage du pollen. L’une des principales fonctions d’une institution financière est de réunir l’épargne et la mettre au service des projets d’investissement. Cela implique que les particuliers, les entreprises et les investisseurs aient confiance en nos institutions pour confier leurs avoirs (à noter que le taux de bancarisation est à peine de 6 % dans une population de 70 millions d’habitants). La mise en place d’une structure d’assurance des dépôts devrait être envisagée parallèlement à l’édiction de lois à ce niveau.
Tertio, la confiance découle de la sécurité. La protection de la ruche est assurée par la gardienne. Vigile posté à l’entrée de la ruche, elle protège la colonie de ses ennemis. Elle contrôle l’identité des abeilles qui entrent dans la ruche en vérifiant leur odeur, pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’individus d’autres colonies venus piller leurs réserves. La sélection à l’entrée doit privilégier la sécurité ainsi que les intérêts des clients et de l’État congolais. Cela signifie, le remplacement de l’arbitraire et du privilège fortuit par des processus systématiques et des lois d’application générale.
Quatre, pour garder la ruche propre et en bonne santé, les abeilles (nettoyeurs) nettoient les cellules de la ruche dès le premier jour de leur vie. Il est indispensable que chaque banque fasse le ménage devant sa porte en instaurant des procédures internes strictes, claires et transparentes. Côté régulateur, il importe qu’il assure la conformité de chaque banque aux règles imposées sous peine de sanctions pouvant mener à son exclusion du secteur.
Cinq. La fonction de nourricière. À cinq jours, l‘abeille est capable de secréter de la nourriture pour les larves qui sont alimentées individuellement plus de 1000 fois et reçoivent 7000 visites de contrôle. On peut assimiler les larves au secteur privé principal créateur de la richesse dans une économie. Son développement et sa croissance sont intimement liés à son accès aux financements. Avec leur faible capitalisation, la grande majorité des banques congolaises sont plus commerciales que banques d’investissement. Pour le développement des entreprises, la mise en place d’un marché boursier et obligataire ainsi que l’accès aux IDE sont indispensables et inéluctables.
Six, la ventileuse qui, en battant les ailes, aère la ruche afin de contrôler son taux d’humidité et d’assécher le nectar. Lors de l’essaimage, les ventileuses battent le rappel pour le regroupement de l’essaim. Ce rôle est dévolu à l’Association Congolaise des Banques qui devrait avoir un rôle plus actif dans le conseil au Gouvernement pour l’élaboration de lois (par exemple, un code d’investissement propre au secteur bancaire) et un rôle plus coercitif sur ses membres contrevenants aux règles (le taux d’intérêt avoisinant les 20% alors que le taux d’intérêt créditeur de la Banque Centrale se situe à 2%).
Sept, à maturité, l’ouvrière peut devenir butineuse et s’envole enfin hors de la ruche à la recherche de nectar, de pollen et d’eau, indispensables à la colonie. En comptant sur l’épargne locale et la mobilisation des capitaux à l’échelle nationale, nous n’assisterons pas à l ‘éclosion d’un marché de capitaux avant 100 ans. Le développement du secteur financier de la RDC dépendra aussi de la capacité du pays et des banques d’attirer des partenaires solides au niveau planétaire afin de mieux servir les grands projets locaux.
La leçon majeure que nous tirons de la ruche, c’est l’intelligence collective et l’interdépendance des abeilles. Chaque ouvrière ne vit pas pour elle-même mais pour le bien –être de la colonie car tous les individus sont tributaires les uns des autres et incapables de subsister par eux-mêmes. Comme le dit l’adage, ce qui n’est pas utile pour la ruche ne l’est pas non plus pour l’abeille. Il est temps que les banques soient plus au service de l’économie, des particuliers et des entreprises plutôt qu’à leur propre service.
C’est en fait la coordination des abeilles (ou des différents acteurs du secteur financier) qui permet de produire le miel (les capitaux, les fonds, la richesse) nécessaire non seulement au bien-être des membres de cette communauté mais aussi à celui de tous les êtres environnants (les particuliers, les entreprises et la nation).
Il y a, selon nous, sept préalables à étudier et à respecter si on espère édifier un marché financier intégral (banques d’investissement, marché des titres et marché des obligations), solide et utile au développement économique du pays.
Primo, la construction des rayons de la ruche. C’est en fait ni plus ni moins que le cadre réglementaire et les institutions ou organismes de supervision. Cette tâche est confiée à une chaîne d’abeilles - les bâtisseurs - qui secrètent des écailles de cire. On trouve à ce niveau, le Ministère des finances, la Banque Centrale, l’Association Congolaise des Banques, et l’on peut y rajouter les parlementaires pour la ratification des lois régissant le fonctionnement du marché. Sans un dynamisme et une coordination à ce niveau il n’y a aucune chance de voir émerger un marché financier et des capitaux au service du développement économique.
Secundo, la fonction magasinière : principalement la réception du nectar à l’entrée de la ruche et le stockage du pollen. L’une des principales fonctions d’une institution financière est de réunir l’épargne et la mettre au service des projets d’investissement. Cela implique que les particuliers, les entreprises et les investisseurs aient confiance en nos institutions pour confier leurs avoirs (à noter que le taux de bancarisation est à peine de 6 % dans une population de 70 millions d’habitants). La mise en place d’une structure d’assurance des dépôts devrait être envisagée parallèlement à l’édiction de lois à ce niveau.
Tertio, la confiance découle de la sécurité. La protection de la ruche est assurée par la gardienne. Vigile posté à l’entrée de la ruche, elle protège la colonie de ses ennemis. Elle contrôle l’identité des abeilles qui entrent dans la ruche en vérifiant leur odeur, pour s’assurer qu’il ne s’agit pas d’individus d’autres colonies venus piller leurs réserves. La sélection à l’entrée doit privilégier la sécurité ainsi que les intérêts des clients et de l’État congolais. Cela signifie, le remplacement de l’arbitraire et du privilège fortuit par des processus systématiques et des lois d’application générale.
Quatre, pour garder la ruche propre et en bonne santé, les abeilles (nettoyeurs) nettoient les cellules de la ruche dès le premier jour de leur vie. Il est indispensable que chaque banque fasse le ménage devant sa porte en instaurant des procédures internes strictes, claires et transparentes. Côté régulateur, il importe qu’il assure la conformité de chaque banque aux règles imposées sous peine de sanctions pouvant mener à son exclusion du secteur.
Cinq. La fonction de nourricière. À cinq jours, l‘abeille est capable de secréter de la nourriture pour les larves qui sont alimentées individuellement plus de 1000 fois et reçoivent 7000 visites de contrôle. On peut assimiler les larves au secteur privé principal créateur de la richesse dans une économie. Son développement et sa croissance sont intimement liés à son accès aux financements. Avec leur faible capitalisation, la grande majorité des banques congolaises sont plus commerciales que banques d’investissement. Pour le développement des entreprises, la mise en place d’un marché boursier et obligataire ainsi que l’accès aux IDE sont indispensables et inéluctables.
Six, la ventileuse qui, en battant les ailes, aère la ruche afin de contrôler son taux d’humidité et d’assécher le nectar. Lors de l’essaimage, les ventileuses battent le rappel pour le regroupement de l’essaim. Ce rôle est dévolu à l’Association Congolaise des Banques qui devrait avoir un rôle plus actif dans le conseil au Gouvernement pour l’élaboration de lois (par exemple, un code d’investissement propre au secteur bancaire) et un rôle plus coercitif sur ses membres contrevenants aux règles (le taux d’intérêt avoisinant les 20% alors que le taux d’intérêt créditeur de la Banque Centrale se situe à 2%).
Sept, à maturité, l’ouvrière peut devenir butineuse et s’envole enfin hors de la ruche à la recherche de nectar, de pollen et d’eau, indispensables à la colonie. En comptant sur l’épargne locale et la mobilisation des capitaux à l’échelle nationale, nous n’assisterons pas à l ‘éclosion d’un marché de capitaux avant 100 ans. Le développement du secteur financier de la RDC dépendra aussi de la capacité du pays et des banques d’attirer des partenaires solides au niveau planétaire afin de mieux servir les grands projets locaux.
La leçon majeure que nous tirons de la ruche, c’est l’intelligence collective et l’interdépendance des abeilles. Chaque ouvrière ne vit pas pour elle-même mais pour le bien –être de la colonie car tous les individus sont tributaires les uns des autres et incapables de subsister par eux-mêmes. Comme le dit l’adage, ce qui n’est pas utile pour la ruche ne l’est pas non plus pour l’abeille. Il est temps que les banques soient plus au service de l’économie, des particuliers et des entreprises plutôt qu’à leur propre service.
Edito Optimum Mag N°14
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