Les paysans sont les premières victimes du changement climatique !
Katia Roesch, Chargée de programme de l'association AVSF
Un projet d’AVSF au Togo vient d’être sélectionné parmi les lauréats du Challenge Climat, et sera mis à l’honneur au cours du Salon International de l’Agriculture 2015. Quel est le caractère innovant de cette initiative ?
Le projet est mené dans la Région des Savanes au Togo
et permet de lutter contre la perte de fertilité des sols. Cette zone
est soumise à la fois à des sécheresses extrêmes de plus en plus
fréquentes, et à des pluies très fortes qui lessivent la terre. La mise
en place de systèmes agro-écologiques et agro-forestiers va permettre de
protéger ce milieu fragile. Il s’agit entre autres de diversifier les
cultures, de préparer du compost, de réintroduire des arbres autour des
parcelles, d’équiper les familles en charrettes, etc.
C’est une action pilote destinée à convaincre et à essaimer plus
largement dans le pays. Pour nous, c’est aussi un moyen de mesurer
l’impact de ces pratiques pour l’atténuation des gaz à effet de serre et
l’adaptation au changement climatique.
En quoi cette distinction récompense-t-elle justement l’implication d’AVSF face au changement climatique ?
AVSF porte une attention particulière aux questions d’adaptation
climatique. C’est-à-dire que nous accompagnons les communautés paysannes
pour continuer à vivre décemment dans des conditions climatiques
changeantes. Le paradoxe est cruel car les familles paysannes n’émettent
que très peu de gaz à effet de serre par rapport à l’agriculture
intensive. Mais c’est pourtant elles qui sont les premières victimes des
chocs climatiques ! Dans le cadre de la préparation de la COP 21, AVSF participe donc à une étude sur l’innovation agro-écologique en Afrique pour s’adapter au changement climatique.
Comment soutenir aujourd’hui le projet ?
Nous avons encore besoin de financements pour mener à bien cette action
avec les 1 500 familles paysannes de la zone. Améliorer la fertilité
des sols passe aussi par la collecte de données scientifiques afin de
choisir et de développer les meilleures pratiques agricoles. Chacun peut
donner à l’association reconnue d’utilité publique « Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières » et participer ainsi à soutenir l’agriculture paysanne.
Propos recueillis par Laure ESPIEU
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