Au bout de l’insoutenable barbarie, je dis #StopBokoHaram
Je ne ferai pas de discours philosophique sur mon état d’âme du moment. Je n’ai ni l’inspiration, ni les moyens, ni même la force. La situation sécuritaire et sociale à l’Extrême-Nord du Cameroun où je vis et au Nord-Est du Nigeria, pays voisin, est d’un désarroi désarmant. C’est sans pessimisme ni peur du lendemain que je l’avoue. Les vies s’abrègent au gré des barbaries infamantes et des causes inhumaines. Pourquoi vivre peut-il être un piège pour ceux qui n’ont aucune défense, aucune arme de protection et aucun espoir de voir les lueurs du matin parce que traqués par des fossoyeurs sans foi ni loi ? Je n’ai certainement pas l’arsenal nécessaire pour répondre à cette question mais je dis #StopBokoHaram à travers les caractères de mon texte tendrement à l’emporte-pièce.
Des films aux scénarios cyniques se déroulent dans le couloir de la
mort Mora-Kousseri, dans les villes de Limani, Fotokol, Amchidé,
Kolofata, Maïduguri, Baga, Bondéri et plus. Les
tirs nourris effrayent et calcinent des pauvres paysans coincés dans le
labyrinthe de la précarité quotidienne. Ces zones, comme des grands
corps malades sont clouées sur le lit des horreurs indescriptibles. Et
là-bas, la bêtise humaine jouit incommodément d’un viol sadique au nom
du divin. Quoi ? Les mécréants pilonnent sur tout ce qui bouge sans
pitié. L’armée, la nôtre, bien que motivée et fortement déployée, est
confrontée aux assauts de ces fous compulsifs sortis tout droit de
Criminal Minds*, les Boko Haram. Je les abhorre aujourd’hui et je les
abhorrerai toujours walaye ! Le degré de leur sauvagerie masqué
d’intolérance me chagrine à chaque seconde et je ne peux me taire, plus
maintenant.
Au bout de l’insoutenable barbarie, je crie encore et encore mon
angoisse et la peur de ne pas voir le jour en me réveillant un beau
matin. Je crie le malheur de ces enfants attristés, ces mères éplorées
et toutes ces vies prises en otage dans le théâtre de l’abomination de
la désolation. Dites avec moi : Je suis Kolofata. Je suis Amchidé. Je
suis Fotokol. Je suis Baga. Je suis Bondéri. Je hais la barbarie et ses
relents nauséeux. Je hais la mécréance déguisée. Je hais le fanatisme
sans fondement. Je hais l’avilissement du nom de Dieu pour des combats
malsains. Dix mille fois je crierai cette complainte s’il le faut, en
amplifiant ma voix dans ce décor funèbre. Parce que la paix est sacrée,
parce que pleurer et mourir en otage est horrible, parce que combattre
c’est avoir espoir, parce qu’aimer c’est dénoncer, je dis #StopBokoHaram.
Il est 03h36 minutes et l’ululement des rapaces noctambules donne le ton du mauvais augure qui plane sur nos vies ici. Shit !
Je suis crispé, tellement apeuré. Dans mon cœur je n’ai qu’une prière,
la fin de ce drame tragique. J’ai sommeil mais je pousse à bout pour
terminer ce billet qui s’écrit dans tous les sens, croyez-moi. J’ai
sommeil et je résiste. August Alsina (Benediction) me rappelle en replay la
chance que j’ai de rester là, à calligraphier les bleus de ce monde
piégé entre deux feux. Et silencieusement, je m’intime le vœu de paix
comme une colombhttps://www.blogger.com/blogger.g?blogID=7724619271916243082#editor/target=post;postID=6673819293527228957https://kalangoo.wordpress.com/2015/01/26/au-bout-de-linsoutenable-barbarie-je-dis-stopbokoharam/e blanche dans un ciel azuré. Et dans mon vœu, je clame à
haute voix: #StopBokoHaram !
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