Angola: rafle de plus de 3000 étrangers à Luanda
Dans les rues de Luanda, la capitale de l'Angola.
Flickr/Moises.on
En Angola, environ 3 000
étrangers ont été raflés dans les rues de Luanda en une semaine et
conduits dans un immense centre de rétention à 30 km de la capitale. Les
autorités ont lancé une chasse aux sans-papiers. Selon les témoignages
recueillis par RFI, la plupart des étrangers sont arrêtés même s'ils ont
des papiers en règle et la police procède à des vérifications une fois
les personnes au centre de rétention. Elles y passent plusieurs jours
dans des conditions extrêmement difficiles. Beaucoup se plaignent de
racket de la part des policiers.
Une chasse aux étrangers. Voilà
comment un ressortissant d'Afrique de l'Ouest résume l'opération de
police lancée la semaine dernière à Luanda. Maisons fouillées, personnes
arrêtées dans la rue ou sur leur lieu de travail. Hommes, femmes,
enfants et même des imams ont été arrêtés dans les mosquées vendredi
dernier. C'est ce qu’affirment des témoins contactés depuis le centre de
rétention de Trinita. C’est à cet endroit, à 30 km de Luanda, que sont
parqués les étrangers dans des conditions de vie indécentes. « On ne
nous donne pas à manger, on n’a pas d’eau. On a beaucoup de
difficultés. Il y a des femmes ouest-africaines arrêtées. Il y a une
femme malienne qui a accouché et hier c’était une femme guinéenne », décrit un homme qui a été arrêté.
Ce qui offusque le plus ce ressortissant guinéen, c'est que les
étrangers même en règle sont conduits de force au centre de rétention où
ils restent parfois plusieurs jours en attendant qu'un magistrat
veuille bien vérifier leurs papiers. « Ils rentrent dans les
maisons. Tu donnes tes documents, on te dit "allons à Trinita, à la
prison, on va vérifier là-bas". Si c’était des gens illégaux qu’on avait
arrêtés, ce serait autre chose. Mais on est là, il y en a qui ont leurs
documents réels, mais ils sont arrêtés », dénonce-t-il.
Certains accusent les Angolais de provocation à caractère racial. Comme cet homme qui vit depuis vingt ans dans le pays : « Ils n’aiment pas les étrangers. On dit que ce pays est une démocratie, mais ici ce sont des gens aigris. »
Ce type d'opération n'est pas rare en Angola.
Officiellement, les autorités entreprennent de lutter contre
l'immigration clandestine. Cette opération touche tout le monde,
Asiatiques, Européens, Africains, Latino-Américains. Les étrangers
illégaux sont expulsés. Les autorités se félicitent d'avoir détecté pus
de 800 personnes en situation illégale, majoritairement des ressortissants de la RDC.
Commentaires