La problématique de l’assainissement dans la ville de Kinshasa : La fuite de responsabilité du Gouvernement Central ou l’incapacité du Gouvernement provincial de Kinshasa?
crédit photo: radiookapi.net |
L’assainissement en République Démocratique du Congo est un droit
constitutionnel selon la constitution de
2006, dans son article 53[1]
telle modifiée par la Constitution de 2011, art.53, « Toute personne a droit à un environnement sain et propice à son épanouissement
intégral. Elle a le devoir de le défendre. L’Etat veille à la protection de
l’environnement et à la santé des populations ».
En effet, la ville de Kinshasa, la capitale de la République Démocratique
du Congo, connue jadis sous le label, « Kin
la Belle », ironisait aujourd’hui, « Kin la poubelle », parce le simple fait de
l’insalubrité et des décharges sauvages qui jonchent la ville de Kinshasa, ne
fait plus visage des belles villes africaines.
Les autorités urbaines et municipales censées remettre de l’ordre dans ce
secteur vital, se sentent déborder par cette question reléguée au second plan.
Pourtant, le regard d’un observateur avisé fait remarquer, l’insalubrité prend
une allure vertigineuse dans la ville de Kinshasa.
Les conséquences ne sont plus à
démontrer allant des maladies respiratoires, paludéennes en passant par les
maladies des mains et des odeurs nauséabondes. Malgré les efforts de la
construction et réhabilitation des nouvelles artères de la ville, ils s’amenuisent
de plus en plus car, la situation actuelle de l’assainissement à Kinshasa en
général et certains quartiers laisse à désirer.
Pour
palier à ce problème d’assainissement dans la ville de Kinshasa, la République
Démocratique du Congo avait signé un partenariat avec l’Union Européenne, pour
la mise en place du Projet d’appui à la réhabilitation et l’assainissement
urbain (PARAU), lequel a permis d’évacuer par semaine plus de 9 000 tonnes des
déchets accumulés dans les stations de transfert érigées dans neuf des
vingt-quatre communes de la capitale congolaise (source : www.radiookapi.net). Ce programme a
pris fin en aout 2015 et la relève devrait être assurée par le Gouvernement
provincial de Kinshasa.
Selon
le gouvernement provincial de la ville de Kinshasa, « il affirme avoir des difficultés pour
poursuivre les activités de la gestion des immondices dans la capitale après la
fin du financement par l’Union européenne du programme PARAU, et réclame depuis
lors l’appui du gouvernement central ».
Pour
sa part, le gouvernement central « indique
que l’assainissement, la collecte et l’évacuation des immondices dans toutes
les villes de la République relèvent des gouvernements provinciaux. »
Ainsi,
entre le gouvernement provincial et le gouvernement central, le langage des
sourds s’installe, entre temps, la montagne des immondices, l’insalubrité et la
mauvaise gestion des décharges publiques devient inquiétants et peuvent, être
sources des nombreuses maladies paludéennes.
A cela
s’ajoute, le manque de système de drainage et de canalisation d’eau dans
certains quartiers et communes de Kinshasa. Le problème de canalisation, de
drainage et d’évacuation d’eaux usées qui
se dressent en nid de poules surtout en cette période pluvieuse.
Un
meilleur assainissement est également un indicateur de développement et un
droit constitutionnel requis à tout citoyen de la République Démocratique du
Congo. Les autorités sont censées trouver une solution rapide et durable sur la
question de l’assainissement dans la ville de Kinshasa et dans l’ensemble du
pays. Sinon, quelle sera l’utilité de clamer la révolution de la modernité, au
moment où la ville est inondée des immondices et des décharges sauvages ?
Toute
fois, cette question de l’assainissement dénote un réel problème de la
planification et de la durabilité du financement de ce secteur et de tant
d’autres projets financés par l’extérieur où après l’arrêt du financement de
l’extérieur, la continuité n’est pas
assurée.
Je
pense, il est de la responsabilité des autorités locales qui sont impliquées
dès la phase de la planification et de la mise en œuvre, de pouvoir accepter en
toute logique, d’assurer la continuité des activités même sans l’Union
Européenne.
Ainsi,
les spécialistes en la matière préconise que le Gouvernement Central et
Provincial puissent réorganiser ce secteur en relançant le programme
d’assainissement national (PNA) et remettre de l’ordre au sein de Office des
Voiries et Drainage (OVD).
[1] Article 53 de la Constitution de
2006 et 2011: Toute personne a droit à un environnement sain et propice à son
épanouissement intégral. Elle a le
devoir de le défendre. L’Etat veille à
la protection de l’environnement et à la santé des populations.
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